23 juin 1990 – Échec de l’Accord du lac Meech

L’avenir du Québec ne se décidera plus jamais à Terre-Neuve, au Manitoba, ou ailleurs! ⚜

C’était il y a trente ans. L’Accord du lac Meech échouait.

Le problème de la place du Québec dans une « famille constitutionnelle » à laquelle il n’appartient pas allait continuer à se poser. Le maigre statut proposé de « société distincte » ne convenait pas au Canada, qui nous le refusa.

Le plus grand paradoxe, c’est que le Canada nous niait ce mince statut le jour même où nous nous apprêtions à célébrer la fête de notre nation…

Cet événement allait déboucher sur une succession d’autres épisodes : démission de Lucien Bouchard du gouvernement Mulroney, fondation du Bloc québécois, élection du premier bloquiste à la fin de l’été 1990, puis référendum sur l’Accord de Charlottetown en 1992, victoire de Jacques Parizeau en 1994, référendum sur l’indépendance du Québec en 1995.

Depuis ce temps, la question nationale n’est toujours pas réglée. L’indépendance ne s’est pas réalisée, mais le Canada n’a pas davantage été un succès. Il nous a dit « non » ce jour-là.

L’échec de l’Accord du lac Meech porte un rappel historique de la plus haute importance : il ne revient à personne d’autre qu’à nous-mêmes de nous reconnaître comme ce que nous voulons être.

Le grand comédien Jean Duceppe était chargé de prononcer le discours patriotique lors de la Fête nationale de 1990, laquelle avait entraîné des foules record alors même que le Canada venait de nous fermer la porte au nez.

Je partage ici ces paroles vibrantes :
« On n’a rien vu du Québec qui s’en vient.
Mes chers amis, je voudrais vous rappeler qu’à mesure que les jours passent, à mesure que les semaines passent, une évidence s’impose à nos esprits, avec une clarté lumineuse : le Québec est NOTRE SEUL PAYS !

C’est le seul endroit au monde où l’on peut travailler tous ensemble à notre bonheur collectif dans la paix et l’harmonie, loin des compromis mesquins et des ententes conclues dans le secret et la confusion.

Ce Québec, ce pays à faire rêver, je l’aime de tout mon cœur et depuis longtemps. Et je sais que, vous tous aussi, vous l’aimez.
Il faut maintenant travailler tous très fort pour qu’il assume son destin dans la liberté. Une chose est certaine : à partir de maintenant, l’avenir du Québec ne se décidera plus à Terre-Neuve, au Manitoba ou ailleurs. L’avenir du Québec, à compter de maintenant, sera décidé au QUÉBEC, par les QUÉBÉCOISES et les QUÉBÉCOIS !
VIVE LE QUÉBEC ! ».

Pour visionner ce grand moment de notre histoire :