Chômeuses et chômeurs : la fin de l’approche prédatrice?

Nous avons adopté il y a quelques heures, vers 3h30 du matin, de nouvelles prestations appelées à remplacer la fameuse PCU.
Il y a de très bonnes idées dans cette loi, dont :

Une modulation de la prestation en fonction du revenu pour que les travailleuses et travailleurs ne perdent
pas de revenus en retournant au travail. Le Bloc Québécois la proposait dès le printemps.

Un plancher de la prestation fixé à 500 $ par semaine.

Un critère unique d’admissibilité (une première depuis 1977), l’abolition du délai de carence jusqu’au 25 octobre, un minimum de 26 semaines, l’amoindrissement des sanctions pour les fins d’emplois jugées invalides.

De l’argent qui servira à l’économie, aux paiements de loyers et d’hypothèques ainsi qu’aux dépenses de consommation comme le soulignait Pierre Céré, du Conseil national des chômeurs et chômeuses.

C’est pourquoi le Bloc a voté en faveur du projet de loi adopté.

Ottawa impose le bâillon pour une adoption rapide plutôt que de permettre une étude rigoureuse, après avoir fermé le parlement pendant 5 semaines.

Ces changements sont l’objet d’une réglementation TEMPORAIRE d’un an plutôt qu’une vraie modification permanente à l’assurance-emploi.

Pourquoi a-t-il fallu une pandémie pour qu’on écoute le Bloc, les centrales syndicales et les groupes de pression?
Qu’arrivera-t-il une fois la pandémie passée? Les partis canadiens se gardent-ils une possibilité de revenir en arrière?
Ou peut-on espérer une vraie transformation?

Depuis plus de 20 ans, le régime a été progressivement démantelé.

Aujourd’hui, seulement quatre chômeurs sur dix y ont accès.

Tous les gouvernements à Ottawa ont ignoré les motions unanimes de l’Assemblée nationale du Québec
qui s’opposaient à des changements nuisibles pour nos travailleurs et travailleuses.

Depuis 1996, Ottawa a piloté un grand détournement de fonds de la caisse d’assurance-emploi.

La Cour suprême du Canada a invalidé en 2014 le recours des syndicats québécois dans le dossier de ces
détournements de fonds.

En 2008, la Cour suprême a jugé illégaux les détournements de fonds de 2002, 2003 et 2005…
sans obliger Ottawa à rembourser les milliards arrachés aux travailleurs et travailleuses.

Un régime et une caisse gérés par Québec seraient ô combien préférables.
Voici mon intervention à ce sujet à la Chambre des communes, vers 1h du matin :