Gens du pays, c’est votre tour…
Chères citoyennes et citoyens de Saint-Hyacinthe—Bagot, de la région maskoutaine ou de celle d’Acton, bonne fête nationale!
Cette année, hélas, nous n’aurons pas droit aux habituelles festivités où, un drapeau à la main – l’un des plus beaux au monde, qui tire ses origines à Saint-Jude dans notre belle circonscription – nous nous disons à quel point nous sommes fiers de ce que nous sommes.
Les festivités seront modestes, mais les raisons de nous célébrer sont peut-être encore plus grandes avec la période que nous traversons. Notre fierté repose sur un amour exigeant des nôtres, portant ainsi une obligation de solidarité, de se lever pour les autres. Les Québécoises et Québécois de toutes les origines et de toutes les obédiences politiques ont su s’unir avec brio.
Comment ne pas encenser ces infirmières, ces préposés aux bénéficiaires, ces bénévoles des banques alimentaires, ces artistes qui nous aident à vaincre la solitude, ces entrepreneurs qui ont choisi de se renouveler pour produire des masques ou du gel antibactérien. Notre belle circonscription n’a pas été en reste : vous, citoyennes et citoyens des régions maskoutaine et d’Acton, êtes bien les dignes héritières et héritiers des générations qui nous précédèrent et qui ont construit ce pays en devenir.
La nation québécoise, ce sont ces millions de gens qui ont accepté les sacrifices imposés depuis mars et qui refusent de sombrer dans l’indifférence et l’irresponsabilité. Une nation forte et courageuse, qui a toujours su, au cours de son histoire, déjouer et vaincre la mort. La survie même de notre peuple, petit en nombre au milieu d’un océan anglophone, n’a jamais été un fait accompli. Des générations entières ont heureusement brandi le poing de la patrie en clamant que nous ne devions pas disparaître.
Cette année n’y a pas fait exception, alors que nous faisons face à un ennemi invisible qui a assassiné plusieurs de nos compatriotes. Rappelons-nous d’eux. Je me souviens est bien notre devise.
C’est en 1977 que le gouvernement de René Lévesque a transformé la Saint-Jean-Baptiste, catholique, en Fête nationale du Québec, laïque. Celle-ci est alors devenue le jour férié dont nous jouissons aujourd’hui. Notre fête nationale souligne notre histoire, nos racines, notre héritage, notre culture hors du commun dont notre magnifique langue française est le mode d’expression par excellence, mais elle n’est pas tournée pour autant vers le passé. Elle est empreinte d’avenir, celui du Québec nouveau que nous façonnons patiemment malgré les temps difficiles qui sont les nôtres.
Mais qu’est-ce que le Québec? La réponse est simple. Il est le seul endroit au monde où nous puissions être chez nous.
Cette nation au parcours tout à fait singulier, je ne peux m’empêcher de la vouloir libre et indépendante. Nous pourrons assurer durablement notre avenir et être les seuls responsables de nos choix et décisions. Nous ne sommes ni trop petit ni trop pauvres pour accomplir ce que près de 200 autres peuples ont réussi, sans qu’aucun ne soit revenu en arrière.