Ottawa, le lundi 14 juin 2021 – Le porte-parole en matière d’Affaires étrangères, Stéphane Bergeron, le porte parole en matière des Droits de la personne, Alexis Brunelle Duceppe, ainsi que le porte parole en matière de Commerce international, Simon Pierre Savard Tremblay, se sont dits très inquiets de la situation qui a présentement cours en Colombie où on observe, depuis des mois, des manifestations tournant à l’émeute et violemment réprimées.

« La Colombie affirme vouloir en finir avec les violences du passé et moderniser son économie en accroissant les partenariats d’affaires avec des entreprises étrangères et en attirant des investissements sur son territoire. Il ne suffit cependant pas de prétendre qu’on tourne le dos au passé pour que les choses soient perçues ainsi. Les violences des derniers mois nous font craindre une résurgence des réflexes de ce passé pas si lointain… », s’est inquiété Stéphane Bergeron.

Le Bloc Québécois:

  1.  se montre préoccupé par le fait que l’actuel président ne se soit guère montré très enthousiaste, avant son accession au pouvoir, à l’égard du processus de paix qui a cours dans son pays et encourage les autorités colombiennes à poursuivre résolument sur cette voie, notamment en poursuivant la réforme agraire visant à assurer la transition entre la production de stupéfiants vers une production vivrière;
  2. comprend qu’un État veuille assurer le maintien de l’ordre sur son territoire, mais estime que ces opérations de maintien de l’ordre doivent assurer le droit à des manifestations pacifiques et la sécurité des manifestants, ainsi que les droits fondamentaux des personnes écrouées;
  3. s’attend, de la part des autorités colombiennes, à ce qu’elles poursuivent en justice les membres des forces de l’ordre qui se seraient livrés à un usage excessif de la force afin de provoquer des débordements dans le but de justifier la répression;
  4. demande au ministre des Affaires étrangères de réévaluer toutes les licences d’exportation de matériel militaire vers la Colombie, à la lumière des dispositions de la Loi évoquant le devoir de précaution qui lui incombe lorsqu’il y lieu de craindre, par exemple, que ledit matériel puisse servir à la commission ou faciliter la commission d’une violation grave du droit international en matière de droits de la personne.

« Presque partout où il y a des investissements miniers canadiens, Ottawa se tait face aux violations flagrantes de la dignité humaine. Les relations commerciales entre le Canada et la Colombie n’excusent pas ce silence. L’impunité doit cesser. Le néolibéralisme et le colonialisme ont laissé un grand héritage de violence et d’inégalités », a renchéri Simon-Pierre Savard Tremblay.

« Les preuves sont là quant à la force démesurée utilisée par certains membres des corps policiers à l’encontre des manifestants dans les rues de Colombie ces dernières semaines. Non seulement nous sommes inquiets, mais nous dénonçons avec vigueur les violences injustifiées commises par un gouvernement envers sa propre population. En ce qui concerne les droits de la personne, le gouvernement canadien a l’obligation de faire rapport à la population canadienne sur la situation en Colombie, en vertu des accords commerciaux qui nous unissent. Le fédéral doit exiger que des comptes soient rendus par la Colombie », s’est indigné Alexis Brunelle-Duceppe.