Saint-Hyacinthe—Bagot, le 14 décembre 2020 – J’ai récemment été interpelé par Benoit Chartier, président d’Hebdos Québec et éditeur de DBC Communications, qui publie notamment le Courrier de Saint-Hyacinthe. M. Chartier a joint sa voix aux autres grands joueurs des médias, qui demandent notamment à Ottawa d’adopter une loi avec tout le mordant nécessaire pour obliger les Facebook et Google de ce monde à négocier la mise en place d’un système de redevances juste et équitable envers les médias traditionnels et numériques du Québec. Je veux ici l’assurer que je suis très sensible aux difficultés vécues par les médias, tout comme mes collègues du Bloc Québécois, et que ses artisans peuvent compter sur nous pour porter leurs revendications.

L’information locale et régionale est fondamentale. Chaque région, chaque municipalité a sa réalité propre, ses événements, ses talents, son actualité. Il n’est que pure justice que des organes bien enracinés dans cette réalité la fassent miroiter pour le bénéfice de toutes et tous.

Le laisser-faire, dans un marché dominé par les multinationales du numérique, est suicidaire pour cette information locale et régionale. Mon intérêt pour cette question n’est pas tout récent. Le 30 mai 2019, le Courrier de Saint-Hyacinthe relatait ma position sur la question, alors que je critiquais fermement l’iniquité fiscale au bénéfice des corporations américaines et au détriment de l’industrie des médias. Depuis mon élection, ma position n’a pas changé d’un iota : les lobbyistes américains n’ont pas à dicter la règlementation en vigueur à Ottawa.

M. Chartier et les autres acteurs de la campagne menée par l’organisme Médias d’Info Canada ont en moi et mes collègues des alliés, qui feront pression afin qu’Ottawa agisse pour soutenir les professionnels de l’information. C’est une injustice, qu’en plus d’être exemptées de nos taxes et des impôts, les multinationales comme Google et Facebook profitent des contenus de nos médias locaux sans y contribuer. Leur travail est essentiel pour une démocratie vivante, et doit être défendu. Le porte-parole du Bloc québécois en matière de communications, Martin Champoux, est en contact régulier avec Hebdos Québec et relance inlassablement le ministre Steven Guilbeault sur ces enjeux urgents.

Le ministre Guilbeault a récemment annoncé que la taxation des géants américains du web serait en vigueur au mois de mai 2021. Nous y sommes bien entendu favorables, bien que celle-ci aurait dû être mise en place depuis plusieurs années. Le Bloc fera les pressions nécessaires pour s’assurer que les bottines suivent les babines.

Le modèle australien préconisé par M. Chartier permet aux éditeurs de négocier en groupe des compensations avec les géants du web. Il s’agit là d’une voie qui mérite indéniablement d’être évaluée. Je me ferai un devoir de veiller à ce que leur proposition obtienne l’attention du ministre, qui avait promis de s’attaquer rapidement au déséquilibre actuel.

Les revenus des médias locaux ont chuté de façon draconienne, et les temps étaient difficiles pour l’information régionale avant même la pandémie. Quand cette dernière est survenue, nous avons augmenté considérablement nos placements publicitaires dans les médias de la circonscription afin de les aider à amortir le choc de la crise. Signe de plus que nous apprécions travailler avec ces médias, nous organisons présentement un concours avec le Courrier de Saint-Hyacinthe pour valoriser l’achat local.

Je termine en soulignant que ma porte est toujours ouverte pour les médias locaux et régionaux de notre circonscription, à qui j’assure mon entière collaboration.

Simon-Pierre Savard-Tremblay, Ph. D.,
Député de Saint-Hyacinthe—Bagot.