Situation en Colombie: les violences doivent prendre fin

Presque partout où il y a des investissements miniers canadiens, Ottawa se tait face aux violations flagrantes de la dignité humaine.

Les relations commerciales entre le Canada et la Colombie n’excusent pas ce silence. L’impunité doit cesser.

Le néolibéralisme et le colonialisme ont laissé un grand héritage de violence et d’inégalités.

Tout comme mes collègues, le porte-parole en matière d’Affaires étrangères, et Stéphane Bergeron, le porte‑parole en matière des Droits de la personne, Alexis Brunelle‑Duceppe, je suis très inquiet de la situation qui a présentement cours en Colombie, où on observe, depuis des mois, des manifestations tournant à l’émeute et violemment réprimées. Les violences des derniers mois nous font craindre une résurgence des réflexes de ce passé pas si lointain… », s’est inquiété Stéphane Bergeron.

Le Bloc Québécois:

1 – Est préoccupé par le fait que l’actuel président ne se soit guère montré très enthousiaste, avant son accession au pouvoir, à l’égard du processus de paix qui a cours dans son pays et encourage les autorités colombiennes à poursuivre résolument sur cette voie, notamment en poursuivant la réforme agraire visant à assurer la transition entre la production de stupéfiants vers une production vivrière;

2 – Comprend qu’un État veuille assurer le maintien de l’ordre sur son territoire, mais estime que ces opérations de maintien de l’ordre doivent assurer le droit à des manifestations pacifiques et la sécurité des manifestants, ainsi que les droits fondamentaux des personnes écrouées;

3 – S’attend, de la part des autorités colombiennes, à ce qu’elles poursuivent en justice les membres des forces de l’ordre qui se seraient livrés à un usage excessif de la force afin de provoquer des débordements dans le but de justifier la répression;

4 – Demande au ministre des Affaires étrangères de réévaluer toutes les licences d’exportation de matériel militaire vers la Colombie, à la lumière des dispositions de la Loi évoquant le devoir de précaution qui lui incombe lorsqu’il y lieu de craindre, par exemple, que ledit matériel puisse servir à la commission, ou faciliter la commission, d’une violation grave du droit international en matière de droits de la personne.

Presque partout où il y a des investissements miniers canadiens, Ottawa se tait face aux violations flagrantes de la dignité humaine. Les relations commerciales entre le Canada et la Colombie n’excusent pas ce silence. L’impunité doit cesser. Le néolibéralisme et le colonialisme ont laissé un grand héritage de violence et d’inégalités.

Les preuves sont là quant à la force démesurée utilisée par certains membres des corps policiers à l’encontre des manifestants dans les rues de Colombie ces dernières semaines. En ce qui concerne les droits de la personne, le gouvernement canadien a l’obligation de faire rapport à la population canadienne sur la situation en Colombie, en vertu des accords commerciaux qui nous unissent.